L'aérovoltaïque est une nouvelle évolution du panneau solaire un temps soit thermique, soit photovoltaïque puis hybride combinant les deux productions. Alors qu'un panneau solaire thermique chauffe uniquement un liquide et qu'un panneau hybride chauffe un liquide et produit de l'électricité, le panneau solaire aérovoltaïque chauffe de l'air et/ou de l'eau tout en produisant de l'électricité.
Les limites du photovoltaïque
Les panneaux solaires photovoltaïques qui produisent de l'électricité sont d'autant plus rentables qu'ils ont été posés en intégration de toiture. Ainsi, l'électricité injectée sur le réseau est alors rachetée à un tarif plus élevé que pour les panneaux posés sur la couverture (tuiles, ardoises, etc.). Un problème lié à ce type de pose en remplacement de la couverture est que le panneau photovoltaïque n'est pas suffisamment ventilé, donc il s'échauffe sous l'action du soleil malgré la production d'électricité. Cela fait perdre du rendement aux cellules mais génère aussi une élévation de température en toiture qui nuit à la pérennité des isolants et peut même dégrader le confort des occupants.
Bon à savoir : en quantité d'énergies, un panneau solaire photovoltaïque dégage jusqu'à 3 fois plus de chaleur qu'il ne produit d'électricité.
Principe de l'aérovoltaïque
L'aérovoltaïque consiste à fabriquer des panneaux solaires photovoltaïques qui non seulement sont ventilés grâce à leur structure mais permettent également de récupérer l'air circulant dans le panneau pour chauffer, ventiler et même rafraîchir la maison. Toutefois, certains panneaux solaires aérovoltaïques peuvent également combiner le chauffage d'un fluide caloporteur, comme tout panneau solaire hybride, afin d'apporter en plus un soutien au chauffage ou l'essentiel de la production d'eau chaude sanitaire (ECS).
Ainsi, le panneau aérovoltaïque qui intègre son propre système de ventilation (refroidissement du panneau le jour, chauffage de l'air intérieur dans la maison, ventilation par énergie solaire, etc.) se pose en intégration de toiture (à la place de la couverture en tuiles, ardoises, etc.) comme un panneau photovoltaïque classique.
Attention : il ne faut pas confondre l'aérovoltaïque avec le panneau solaire hybride qui utilise la chaleur dégagée par le panneau pour chauffer un liquide (ballon solaire), ni avec l'aérateur solaire qui n'assure que l'électricité nécessaire à son fonctionnement.
Choisir et faire installer un système aérovoltaïque
Avant même de s'intéresser au rendement, à l'efficacité et au temps de retour sur investissement de l'aérovoltaïque, c'est la possibilité d'une pose qui doit être étudiée. Notamment savoir si la structure du toit accepte ce type de pose en intégration, facile sur charpente ajourée mais plus difficile sur toit béton, et si l'étanchéité des panneaux et liaisons panneaux-couverture pourra être assurée. À ce titre, il est déjà intéressant de faire effectuer un devis par un installateur afin de se renseigner sur la possibilité d'intégration, mais aussi sur le rendement attendu en production d'électricité photovoltaïque qui est fonction de la localisation de la toiture, de son orientation, de son inclinaison et de son niveau d'ensoleillement (ombrage, masquage, etc.).
Ensuite seulement, il est bon de comparer les prix mais aussi les garanties (étanchéité, production d'électricité, durée de vie et de niveau de production) des différents panneaux en fonction du constructeur, de la qualité des cellules (silicium mono ou polycristallin) mais aussi de la certification RGE des poseurs et la certification d'accord d'avis technique du CSTB.
Enfin, il faut définir ce que l'on attend du système aérovoltaïque en plus de la production d'électricité solaire entre chauffage de l'air (couplage à une ventilation ou une VMC double flux), chauffage de l'eau chaude sanitaire, ou système combiné chauffage aéraulique et ECS.
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Prix de l'aérovoltaïque
Il faut compter environ 15 000 à 18 000 € pour une installation d'une douzaine de panneaux aérovoltaïques (13 m²) en intégration de toiture, soit une puissance de fourniture électrique de 3 kWc (kilowatt crête) et une production thermique d'environ 5 400 kW, et un peu moins de 25 000 € pour une installation de 6 kWc.
Important : l'aérovoltaïque est en pleine expansion et son marché est en permanence investi par des opérateurs peu scrupuleux n'hésitant pas à faire du démarchage téléphonique coûteux. Quelques fabricants sérieux sont à contacter avant toute souscription à une offre quelle qu'elle soit. À ce propos, actuellement parmi les entreprises sérieuses du marché on peut citer : IRFTS, SCTD, Systovi (liste alphabétique non exhaustive).
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Les aides au financement
En matière d'aides au financement, l'aérovoltaïque bénéficie de MaPrimeRénov' en tant que système hybride photovoltaïque et thermique. Le montant de cette prime se calcule selon un forfait par type de travaux et en fonction des ressources des ménages. Celui-ci varie de 1 000 € à 2 500 € pour un système hybride photovoltaïque et thermique.
Bon à savoir : l’article 15 de la loi de finances pour 2020 a transformé le CITE en prime forfaitaire versée par l’ANAH au moment de la réalisation des travaux. Le montant de la prime est fixé par un arrêté du 29 décembre 2022 modifiant l'arrêté du 14 janvier 2020. La transformation intégrale du CITE s’est effectuée en 2 temps. Au 1er janvier 2020 : pour les ménages les plus modestes, le CITE et l’aide Habiter Mieux Agilité de l’ANAH ont fusionné en une prime nouvelle : MaPrimeRénov’. Le CITE a été maintenu jusqu'au 31 décembre 2020 pour les ménages aux revenus intermédiaires. Au 1er janvier 2021 : suppression définitive du CITE et extension du bénéfice de la prime à tous les ménages. La demande s'effectue en ligne sur Maprimerenov.gouv.fr.
Les systèmes aérovoltaïques sont donc éligibles à MaPrimeRénov', à la TVA réduite et à la possibilité d’emprunt à taux zéro sous réserve d'avoir été fournis et posés par des entreprises RGE et bénéficiant d'un label de qualité CSTBat ou SolarKeymark comme le précise l'arrêté ministériel de référence. Cependant, depuis le 1er janvier 2021, à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 2023, des artisans « non-RGE » peuvent également faire bénéficier leurs clients des aides publiques, s’ils obtiennent, au cas par cas (chantier par chantier), une « qualification-chantier » (arrêté du 24 décembre 2020).
MaPrimeRénov' est cumulable avec le prêt avance rénovation ou prêt avance mutation (article L. 315-2 du Code de la consommation).
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